Les mots lisses lassent…*

Une heure d’écoute sur une radio francophone. Musique en continu entrecoupée de quelques flashs d’informations. Un seul titre en français. Si au moins le solde était multilingue, nous pourrions assumer notre métissage.

Mais non, tout en anglais, uniformité oblige, au service exclusif du business de la consommation. Et qu’ainsi la majorité ne saisisse pas ? Merci, la démocratie !

Aux oubliettes, la chanson francophone ? Depuis le temps qu’on le dit, elle devrait être morte ! Mais non, elle est toujours là pour nous accompagner, pour marquer le temps qui passe et qui ne revient pas. Souvenirs, souvenirs, quand tu nous tiens. Espoirs, espoirs indicibles d’un monde ouvert.

Les artistes qui viennent à votre rencontre dans ce festival revendiquent notre droit à une culture plurielle, le droit de garder nos singularités collectives. Le droit de penser, le droit de ne pas être d’accord. Le droit d’aimer, le droit de détester. Le droit de vivre. Le droit d’être humain, ce droit fait de toutes ces simples petites choses qui ont de l’importance pour nous.

À rebrousse-poil de la température ambiante, merci de passer du temps avec eux. Sans leurs coups de cœur, coups de gueule, coups de mou, coups de tête, notre vie serait bien trop lisse.

*Jean-Claude Barens