« È pericoloso sporgesi »
Qui se souvient de cet avertissement, gravé dans le métal, suivi de ses traductions en français, allemand et anglais ? En quatre langues, nous savions qu’il y avait un danger à se pencher par la fenêtre de trains, non
climatisés à l’époque.
Plus mystérieux pouvait apparaître à nos yeux d’enfant le panneau qui nous indiquait, au passage à niveau ou sur le quai d’une quelconque gare, qu’« un train peut en cacher un autre ». Plus enclin à y voir une invitation à débusquer un quelconque mystère ferroviaire, tel que le surgissement d’un train fantôme, par exemple, nous n’y voyions, à l’époque, aucun signal de danger.
C’est sans doute avec ce même regard d’enfant, prêt à se laisser surprendre par l’inattendu, qu’il convient
d’aborder la programmation de notre festival. Sur les voies mainstrean du show-biz, des chanteur·euse·s filent bon train vers la gloire. Ce sont des TGV. Ailleurs, sur des voies de traverse, des artisans façonnent leur œuvre dans une constante intimité avec un public qu’ils choisissent de rencontrer le mieux possible. Les un·e·s ne sont pas « meilleur·e·s » que les autres. Et la qualité des textes et des musiques n’est pas systématiquement l’apanage des francs-tireurs.
Par contre, en choisissant de faire connaitre des artistes peu connus et très talentueux, nous voulons
créer les conditions d’un réel partage de ce qui ne pourra jamais être intégré dans un business plan,
à savoir : l’émotion.